Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida : tous mobilisés !

Actualité
Journée mondiale de lutte contre le SIDA, 1er décembre

Initiée en 1988 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 1 décembre est la journée mondiale de la lutte contre le SIDA.

Le VIH dans le monde, c’est d’ici 2030 l’objectifs des 95–95–95, c’est-à-dire que :

  • 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique,
  • 95 % des personnes qui connaissent leur séropositivité reçoivent un traitement
  • 95 % des personnes sous traitement aient une charge virale supprimée, de sorte que leur système immunitaire reste fort et que le risque qu’elles transmettent l’infection soit nul.

En 2023, on estime que 3 650 personnes ont été contaminées par le VIH en France. Ce nombre est stable depuis 2021, après une longue période de diminution. L’activité de dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes a continué de progresser en 2023 et devrait progresser en 2024 notamment grâce l’élargissement du dépistage gratuit et sans ordonnance aux IST depuis septembre. Il est essentiel de poursuivre cette dynamique. Plus les IST sont diagnostiquées tôt, plus la prise en charge est adaptée.

S’agissant d’un enjeu crucial dans la lutte contre ces infections, il est important de poursuivre cette tendance à la hausse et de remobiliser professionnels de santé et populations clés à l’importance du dépistage combiné des IST, si besoin répété.

Un dépistage précoce des personnes ayant pris un risque et de leurs partenaires, suivi d’une mise sous traitement rapide, est indispensable pour interrompre les chaines de transmission.

Le dépistage doit ainsi s’intégrer dans une offre globale de prévention combinée de l’ensemble des IST, à savoir le préservatif, la PrEP, le traitement post-exposition (TPE) et le TaSP (treatment as prevention). Au vu de la diminution du nombre de découvertes de séropositivité VIH chez les HSH nés en France, qui est lente mais progressive, la PrEP doit absolument pouvoir bénéficier plus largement à l’ensemble des HSH, mais aussi à toutes les autres populations exposées au VIH et notamment aux personnes migrantes. Le sigle HSH désigne tous les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes, sans tenir compte du fait qu'ils se reconnaissent comme hétérosexuels, bisexuels ou homosexuels

L’ARS Bourgogne Franche-Comté et l’ensemble des acteurs régionaux se mobilisent ainsi pour le 1er décembre pour organiser des actions pour lutter contre le retard de diagnostic du VIH mais aussi des hépatites et autres infections sexuellement transmissibles (IST) avec une offre de dépistage partout sur la région.

Quelles armes thérapeutiques ?

Les traitements pour éviter d’être contaminer et ceux pour éviter la transmission

Pour les personnes contaminées par le VIH 

Les traitements antirétroviraux pris par les personnes vivant avec le VIH qui vont abaisser le nombre de virus dans leur organisme à des niveaux si bas (= charge virale indétectable), qu’ils ne pourront le transmettre. Le traitement des personnes séropositives est la meilleure prévention, Indétectable = Intransmissible. Il faut pour cela connaître son statut, se faire dépister et débuter un traitement, le plus tôt possible, après la contamination. La mise en place précoce d’un traitement pourra simplifier sa prise à un comprimé par jour voire à une injection musculaire tous les 2 mois.

Pour les personnes non contaminées par le VIH

  • Le traitement Post-Exposition est un traitement d’urgence à prendre pendant un mois et à commencer dans les heures suivant l’exposition perçue à risque. Ce traitement évite la contamination, il est disponible dans les CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) et aux urgences.
  • La PREP : Le traitement pré exposition. Efficace, il protège d’une infection par le VIH. Il s’obtient sur prescription médicale et est remboursé ou, peut- être prescrit et délivré gratuitement en CeGIDD
  • Le préservatif : reste le seul moyen de se protéger de toutes les IST. Les préservatifs sont gratuits pour les moins de 26 ans et des préservatifs remboursés pour les personnes de 26 ans et plus sont désormais disponibles en pharmacie.(cf Zoom plus bas)
  • Le dépistage : connaître son statut c’est briser la chaîne de contamination et se donner la chance d’être mis sous traitement le plus rapidement possible. Il doit être répété si les prises de risques sont multiples.

Comment se faire dépister simplement ?

  • « Mon Test IST » mis en œuvre depuis le 1er septembre 2024, en plus du VIH) est un dépistage des IST (hépatite B, syphilis, gonocoque et chlamydiae) à la demande du patient, sans ordonnance et sans rendez-vous, en laboratoire de biologie médicale, pris en charge par l’Assurance Maladie à 100% pour les moins de 26 ans et à 60% pour le reste de la population (avec couverture du ticket modérateur par les complémentaires santé responsables). Pour le VIH, la gratuité concerne tous les âges ;
  • « Mon Test IST » s’ajoute aux autres possibilités de dépistage dans les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ou Centre de Santé Sexuelle (ex : CPEF), gratuitement et anonymement, y compris pour les mineurs.
  • TROD (Test Rapide d’Orientation et Diagnostic) : test rapide, gratuit, disponible dans les associations communautaires et en CeGIDD.
  • Autotest : accessible en pharmacie ou gratuit dans certaines associations. Comme pour les TROD, le résultat est disponible en quelques minutes. Sur prescription médicale, remboursé.

Zoom sur la prévention

Préservatifs gratuits en pharmacie sans ordonnance pour les moins de 26 ans : depuis le 1er janvier 2023, tous les jeunes âgés de moins de 26 ans peuvent obtenir les préservatifs masculins (externes) gratuitement sans ordonnance en pharmacie.

La liste des préservatifs concernés par cette mesure s’est allongée fin 2023 et en 2024.

 

Préservatifs féminins

Depuis le 9 janvier 2024, à chaque passage en pharmacie, une boite de préservatifs féminins peut être pris en charge à 100 % sans ordonnance et sans minimum d’âge parmi les marques suivantes :

  • les préservatifs féminins de la marque « Ormelle »  depuis le 9 janvier 2024 ;
  • les préservatifs féminins de la marque « So sexy & smile » depuis le 4 avril 2024.

Préservatifs masculins

À chaque passage en pharmacie, une boite de préservatifs peut être pris en charge à 100 % sans ordonnance et sans minimum d’âge parmi les marques suivantes :

  • « Eden » depuis le 1er janvier 2023 ;
  • « Sortez couverts ! » depuis le 1er janvier 2023 ;
  • « Be Loved », depuis le 22 novembre 2023 ;
  • « Terpan » depuis le 18 mars 2024 ;
  • « Manix » depuis le 30 avril 2024.

Cette liste est appelée à évoluer constamment en fonction des inscriptions sur la liste des produits et prestations de la part des fabricants.

Pour les personnes mineures, une simple déclaration sur l’honneur suffit à justifier leur âge et leur statut d’assuré social (ou de bénéficiaire de l’l’aide médicale d’État -AME-). Ils peuvent, s’ils le souhaitent, demander le secret de la délivrance.

Pour obtenir une boîte de préservatifs gratuitement en pharmacie, les personnes majeures de moins de 26 ans doivent être des assurés sociaux et doivent présenter leur carte Vitale ou une attestation de droits (téléchargeable sur leur compte ameli) ou à défaut une pièce d’identité. Les titulaires de l’aide médicale d’État (AME) peuvent également en bénéficier, en présentant leur carte AME, de même que les ressortissants de l’Union européenne en présentant leur carte européenne d’assurance maladie.

Pour les personnes âgées de 26 ans et plus, les préservatifs cités en amont sont remboursés à hauteur de 60 % sur présentation de la prescription d’un médecin ou d’une sage-femme. En effet, médecins généralistes, spécialistes et sages-femmes peuvent prescrire à des hommes ou des femmes des préservatifs pris en charge par l’Assurance Maladie à 60 % du coût. La complémentaire santé / mutuelle peut alors choisir ou non de prendre la différence à sa charge (les assurés doivent se renseigner auprès de leur mutuelle).

En complément, la gratuité des préservatifs est également possible auprès des centres de dépistage (CeGIDD), des centres de santé sexuelle, de certaines associations et des infirmeries scolaires et universitaires, pour les hommes et les femmes de tout âge.