En 2023, plus de 4 enfants de moins de 15 ans sur 10 ont été diagnostiqués trop tard de leur diabète de type 1, arrivant donc aux urgences pédiatriques dans une situation d’acidocétose. 17,5% d’entre eux sont arrivés en acidocétose sévère, et 3% étaient en coma. Ces diagnostics tardifs mettent en danger la vie des enfants et ont des conséquences graves à court (coma, décès) et à long terme sur leur santé.
De fait, 58% des cas de décès des enfants et adolescents âgés de 1 à 14 ans qui ont un diabète de type 1, sont dus à l’acidocétose. 70 % de ces décès par acidocétose concerne des enfants de 1 à 4 ans, soit une surmortalité de 5,4 % par rapport à la population non diabétique de même âge.
En France, plus de 30 000 enfants et adolescents de moins de 15 ans ont un diabète de type 1. Par ailleurs, l’incidence du diabète de type 1 a quasiment doublé en 15 ans.
Face à cette situation sanitaire alarmante, l’AJD a décidé de lancer une campagne de communication afin de sensibiliser le grand public mais également les professionnels de santé (en particulier les médecins généralistes, les pharmaciens, les pédiatres libéraux, le personnel soignant de l’éducation nationale) aux symptômes et aux risques du diabète de type 1 chez l’enfant.
Le diabète peut exister dès l’enfance et entraîner un coma.
Les signes du diabète de type 1 :
- votre enfant va aux toilettes très souvent
- il refait pipi au lit
- et il boit beaucoup plus que d’habitude
Devant ces signes, consultez un professionnel de santé en urgence.
Consultez le flyer parents ici :
En 2023, environ de 30.000 enfants de moins de 15 ans ont été atteints de diabète de type 1.
Plus les signaux (soif et mictions plus fréquentes, retour de l’énurésie) sont repérés et pris en charge tôt, plus l’on diminue le risque de complications graves comme l’acidocétose.
Des signes de diabète de type 1 chez l’enfant et un test de glycémie > à 200 mg/dL ? Direction les urgences les plus proches !
Diagnostic du diabète de type 1
Symptômes de l’hyperglycémie :
- Enurésie nocturne chez un enfant habituellement « propre »
- Polyurie, polydipsie
- Fatigue
- Perte de poids
- Douleurs abdominales, vomissements (cétose)
- Respiration rapide (acidocétose)
Pratiquer au cabinet ou à l’officine, sans délai, une mesure de la glycémie capillaire grâce au lecteur, et/ ou de la glycosurie (plus ou moins cétonurie) par bandelette urinaire, peut faire gagner un temps précieux pour éviter l’acidocétose.
Diriger immédiatement l’enfant vers un service d’urgence hospitalier si résultats anormaux : glycémie supérieure ou égale à 2 g/L quel que soit le moment ou 1,26 g/L (si à jeun), glycosurie présente.
Consulter le flyer médecins ici :
Bien que la prévalence du diabète de type 1 (DT1) chez l’enfant et l’adolescent ne cesse d’augmenter (+4.7 % /an ; plus de 2500 nouveaux cas par an), le DT1, maladie grave, demeure mal connu avec un diagnostic retardé.
Les enquêtes auprès des médecins généralistes de diverses régions de France ont montré une possible méconnaissance des particularités du DT1 de l’enfant associé à des pratiques liées au diabète de type 2 (bilan sanguin demandé à jeun en labo dans 50% des cas, 10% le prévoyant sans urgence). Ces examens en laboratoire retardent le diagnostic et augmentent le risque de coma et de décès.
En Bourgogne-Franche-Comté, le nombre de personne vivant avec un DT1 chez les moins de 20 ans est passé de 830 en 2012 à 1169 en 2023. La prévalence régionale en 2023 était de 0,19%, soit dans les valeurs observées en France (0,20%).
La dégradation observée partout en 2020 du fait du Covid, s’est maintenue, particulièrement en Bourgogne-Franche-Comté.
Au sein du PRS BFC, le Parcours Diabète et Maladies rénale chronique a souhaité dédier un objectif spécifique sur le DT1 afin que les points de rupture identifiés lors de la réalisation du schéma du parcours puissent être travaillés. Pour atteindre cet objectif « Optimiser la prise en charge pluriprofessionnelle du diabète de type 1 chez l’enfant et l’adolescent » la Bourgogne Franche Comté dispose notamment d’une plateforme Diabète enfant depuis 2018 dont les missions sont de :
- Promouvoir un repérage précoce des premiers signes de la maladie pour éviter l’acidocétose, complication grave.
- Organiser une offre de soins de proximité de qualité pour la prise en charge, l’accompagnement, l’éducation thérapeutique.
- Harmoniser les pratiques et développer une expertise partagée avec possibilité d’appui sur les ressources des deux centres référents.
- Renforcer les compétences des professionnels.
- Poursuivre le développement de la territorialisation des programmes d'éducation thérapeutique.
- Renforcer le tissu partenarial et la coordination des acteurs autour de la prévention de l'acidocétose et promouvoir des actions de prévention ciblées.
La plateforme de coordination du DT1 chez l’enfant, portée par les deux CHU, vise à mieux prendre en charge le parcours de vie des enfants DT1. S’appuyant sur les travaux des rencontres interprofessionnelles de diabétologie pédiatrique réunissant toutes les équipes de BFC, la plateforme est montée en charge, et elle fédère toutes les équipes hospitalières autour du partage d’expériences, de la mise en commun de pratiques, des actualités sur les recommandations, sur la vie régionale et les outils. Elle est désormais bien implantée sur le territoire et apporte un soutien et une expertise aux centres hospitaliers, réalise un suivi des données d’activités confirmant une montée en charge épidémiologique du DT1 chez l’enfant, et accompagne les CH en rupture d’activité en anticipant la répartition des patients et l’organisation des parcours.
Elle réalise une activité importante de formation auprès des professionnels de santé scolaires, de PMI, de formation initiale, de professionnels libéraux. En 2023, elle a notamment réalisé un webinaire via la FeMasco et portant sur l’acido-cétose à destination des médecins généralistes.
Afin de poursuivre les actions sur la prévention du risque d’acido-cétose, d’autres actions sont actuellement en cours de réalisation au sein de la BFC comme le relai de la campagne de communication de l’AJD et l’envoi de flyer à l’attention des médecins généralistes par l’URPS ML et la réalisation d’un clip par la Dr Laure GeIsler qui sera diffusé via son réseau social.