Favoriser l’accès à la prévention et aux soins, notamment en santé sexuelle, des personnes en situation de handicap
L’inclusion des personnes en situation de handicap implique leur accès effectif à la prévention et aux soins. Celui-ci n’est pas encore pleinement satisfaisant du fait, notamment, du manque d’accessibilité des locaux et d’adaptation du matériel, de la faible disponibilité de professionnels de proximité formés aux handicaps et de difficultés de communication liées notamment au manque de moyens et de temps de ces professionnels pour organiser une prise en charge adaptée aux besoins de cette population.
En matière de santé sexuelle, l’accès des femmes en situation de handicap à la prévention et aux soins courants gynécologiques est, de plus, entravé par une expression de leurs besoins parfois difficile, la nécessité d’un temps plus long de consultation pour répondre à leurs besoins de sécurisation et de compréhension des enjeux de la consultation et enfin, une réalité socio-économique de cette population souvent plus défavorisée. Ainsi, à titre d’exemple, une étude de l’IRDES a montré que seuls 34 % des femmes âgées de 20 à 59 ans accueillies en établissement médico-social ont bénéficié d’un suivi gynécologique dans les 12 derniers mois, soit bien moins que la population générale (77 % en 2008). Outre la nécessité de pallier le déficit de suivi gynécologique de ces femmes, il est nécessaire de garantir à l’ensemble des usagers de ces établissements un accompagnement adapté en matière de vie affective et sexuelle et de prévention des violences faites aux femmes.
De l’expérimentation à la mise en place dans notre région
Dans le prolongement de l’expérimentation « Handigynéco en pratique », menée en Ile-de France (voir encadré ci-dessous), une mesure a été construite qui vise à permettre à l’ensemble des régions « d’assurer une offre optimale en santé sexuelle aux personnes en situation de handicap en portant des programmes novateurs leur permettant un accès à une éducation à la sexualité et à une prise en charge gynécologique adaptées ».
Il s’agit de favoriser l’accès à la prévention, au dépistage et aux soins courants gynécologiques des femmes accueillies en FAM et MAS par la réalisation par une sage-femme d’une consultation longue auprès des femmes, ainsi que la sensibilisation de tous les usagers et les professionnels de ces établissements à la vie affective et sexuelle et aux violences par l’animation d’ateliers collectifs.
L’objectif est d’induire une dynamique dans les MAS et FAM leur permettant ensuite de s’appuyer sur les dispositifs de droit commun pour garantir la continuité du suivi gynécologique des femmes qu’ils accompagnent et disposer des compétences et ressources nécessaires pour assurer un accompagnement à la vie affective et sexuelle de tous leurs usagers.
Le déploiement en BFC et la formation des sages-femmes volontaires
Pour participer à cette démarche, les sages-femmes volontaires, formées au suivi gynécologique, sont invitées à suivre une formation de 3 jours consécutifs en présentiel. La formation porte sur la pratique de la consultation gynécologique et l’animation d’ateliers collectifs aux personnes en situation de handicap et aux professionnels des ESMS sur la vie affective et sexuelle et sur la prévention des violences faites aux femmes.
Dans notre région, nous avons besoin de 27 sages-femmes pour intervenir auprès des 81 FAM:MAS (l'indicateur national prévoit une sage-femme pour 3 ESMS)
Pour candidater à la démarche Handigynéco, la sage-femme doit s’engager et signer une convention et ainsi bénéficier de la formation entièrement financée par l’ARS.
Pour candidater, c'est par ici (clic).
Un webinaire de présentation aux sages-femmes s'est tenu en septembre 2024 (à voir ci-dessous)
Retroplanning prévisionnel
- Octobre 2024
Candidatures des sage femmes intéressées et sollicitation des établissements intéressés, webinaire d’information (11 octobre) et candidatures. - Novembre 2024
Sélections des candidatures - Premier trimestre 2025
Sessions de formation des sages-femmes
Attribution et répartition des établissements par sage femmes de l’action
Puis mise en œuvre de l’action dans les établissements suite aux formations.