Depuis le début de l’année 2021 et à ce jour dans la région, 16 cas d’hantavirus ont été recensés par Santé publique France : dans le Doubs et le Jura. Aucun décès n’est à déplorer à la suite de ces expositions à un virus qui reste saisonnier, surtout au printemps et en été, et peu mortel pour l’homme.
Les hantavirus sont présents sur tous les continents. Ils ont pour hôte naturel certaines espèces de rongeurs qui, une fois infectés, restent des porteurs sains (le virus est présent dans les urines et les selles) et constituent un excellent réservoir.
En métropole, il s’agit essentiellement des campagnols, qui vivent dans les forêts et les habitations. La contamination humaine se fait généralement par inhalation de poussières et d’aérosols, contaminées par les excrétas des animaux infectés.
Les personnes les plus exposées aux hantavirus sont donc celles qui, dans les zones géographiques touchées (quart nord -est) vivent, travaillent ou pratiquent des activités à proximité d’une forêt ou autres habitats propices aux rongeurs, ainsi que les personnes qui ont des contacts directs ou indirects avec des rongeurs.
Aucune transmission interhumaine d’hantavirus n’a été décrite à ce jour pour les 3 espèces présentes en France métropolitaine (Puumala, Séoul, Tula).
Surveillance épidémiologique
Les infections par les hantavirus chez l'homme font l'objet d'une surveillance en France, en particulier en métropole, depuis une trentaine d'années. Cette surveillance est réalisée par le Centre national de référence (CNR) des Hantavirus (Institut Pasteur : https://www.pasteur.fr/fr/sante-publique/CNR/les-cnr/hantavirus).
Mesures de prévention
La prévention de l’infection consiste essentiellement à limiter les contacts avec les rongeurs, leurs sécrétions et excrétions. Il n’existe pas de vaccin contre les hantavirus.
Eviter la contamination respiratoire :
- Ne pas pénétrer dans des locaux fermés ou abandonnés.
- Porter un masque, aérer et asperger d’eau (ou mieux, de désinfectant ou d’eau de javel) avant de nettoyer les sols des locaux longtemps fermés ou inoccupés (cabanes, greniers, granges, caves, etc.).
- Aérer les locaux fermés avant et pendant leur nettoyage.
- Utiliser l’aspirateur plutôt que le balai.
- Ne pas utiliser de jets d’eau à haute pression.
Lutter contre la présence des rongeurs dans les locaux :
- Dératiser les habitations situées en forêt ou en bordure de forêt, ainsi que les granges, caves, remises…
- Empêcher l’accès des rongeurs aux habitations.
- Eviter de les attirer : mettre les aliments dans des endroits fermés et inaccessibles aux rongeurs.
- Eliminer les abris utilisables par les rongeurs (stockage de bois…).
Eviter les contacts avec les excrétas des rongeurs :
- Mettre un pansement sur une blessure avant de manipuler du bois ou de travailler la terre.
- Eviter de manipuler des rongeurs vivants ou morts ou leurs nids. Porter des gants en caoutchouc ou en latex.
La promenade n'est pas une activité à risque ; il est recommandé de porter un masque seulement pour les activités risquant de générer des poussières/particules pouvant être inhalées : manipulation de bois, nettoyage de locaux longtemps fermés ou abandonnés…
Syndrome grippal
Lorsqu’ils affectent l’être humain, les hantavirus peuvent être responsables d’infections de gravité variable.
Ces infections se traduisent d’abord par un syndrome grippal, qui précède les signes spécifiques de l’hantavirose (fièvre hémorragique à syndrome rénal), maladie le plus souvent bénigne mais pouvant parfois entraîner des signes cliniques graves.
Il est donc important de consulter un médecin en cas de syndrome grippal survenant dans les semaines suivant une activité à risque.
Des variations d’incidence avec des années dites « épidémiques » sont bien connues pour les infections humaines à hantavirus et sont à mettre en rapport avec la dynamique de population des rongeurs réservoirs et la dynamique de circulation du virus chez ces rongeurs.
Une centaine de cas en 5 ans
D’après un article publié dans le BEH 23 du 24 octobre 2017, sur la période 2012-2016, une centaine de cas d’hantavirus, la plupart hospitalisés, était dénombrée en moyenne annuellement, en France, (incidence de 0,15 cas pour 100 000 habitants), avec de fortes variations annuelles.
La médiane d'âge pour les cas était de 40 ans et les hommes étaient les plus concernés (75% des cas). Les cas étaient détectés toute l'année, avec des pics de détection à la fin du printemps ou à l'automne. La majorité des cas étaient dus au virus Puumala.
La distribution géographique des cas, concentrée sur le quart nord-est de la France, a connu une extension très limitée dans sa périphérie.